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Le boom de la production brésilienne était déjà connu, et la progression des récoltes se confirme en Amérique centrale, en Asie et en Afrique : le bilan 2012-2013 sera moins tendu que le précédent, d'où le relâchement actuel des cours.
Colombie sort enfin de trois années de production médiocre, où le champion de l'arabica haut de gamme avait cumulé les handicaps : replantation et mauvaises conditions climatiques. Cette fois, c'est la renaissance : le niveau de la production depuis septembre augure d'une belle récolte, 9 à 10 millions de sacs (de 60 kg) contre 7 millions l'année précédente. Dans la même catégorie des arabicas fins lavés, le Honduras progresse également beaucoup : ses exportations en octobre sont deux fois plus fortes que l'an dernier.

En Afrique orientale les récoltes sont en hausse au Rwanda, au Burundi et surtout en Tanzanie. Côté robusta, le champion vietnamien commence à récolter et il aura encore une très belle production cette année, 25 à 27 millions de sacs, tandis que l'Indonésie continue à augmenter ses rendements, 8 millions de sacs contre 7 millions en 2011-2012.

L'amélioration de l'offre mondiale, qui avait déjà commencé avec le Brésil - le premier producteur mondial ayant une belle récolte sur deux - se confirme donc. Et cela accentue la chute des cours, au plus bas de quatre mois pour l'arabica, autour d'1,5 dollar la livre à New York, au plus bas de six mois pour le robusta, à moins de 1 600 dollars la tonne à Londres. D'autant que l'offre plus confortable de café pour cette campagne se conjugue avec un ralentissement de la demande mondiale par rapport à l'an dernier, du fait de la crise.

A long terme, cependant, il faudra que la production de café progresse encore, pour satisfaire la demande, sachant que le Brésil boit de plus en plus son propre café, et que l'Asie et l'Europe de l'Est vont augmenter leur consommation de moitié d'ici 2020. A cette date, a calculé la maison de négoce Jobin, il faudra 36 millions de sacs de café supplémentaires. Il existe encore des marges de progression des rendements ou des surfaces au Brésil, en Indonésie, et en Amérique centrale. Encore faut-il que les prix soient suffisamment encourageants pour les producteurs. Mais même ainsi, les plantations ne suffiront pas à satisfaire dans 10 ans les amateurs de plus en plus nombreux de café sur la planète, en particulier de café soluble.