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La demande mondiale en café arabica existe et elle est même très importante. Madagascar peut bénéficier de ce marché, mais les planteurs tardent à arriver au stade de la production en quantité.

C'est un nouveau créneau très porteur pour les paysans. Le marché de café arabica connaît un développement important depuis ces cinq dernières années, aussi bien sur le marché local qu'au niveau mondial. Ce qui a entraîné une augmentation importante des prix, rendant le secteur particulièrement attractif. De 1 600 ariary le kilo au début des années 2000 sur le marché local, ce prix peut atteindre aujourd’hui les 6 000 ariary, voire les 8 000 ariary. À l'exportation, il pourrait encore être plus important et arriver jusqu'à 16 000 ariary, même 20 000 ariary. Pour l'heure, les paysans planteurs de caféier tentent de s'organiser mais le marché de l'exportation est toujours inaccessible, faute de quantité suffisante et régulière.
L’arabica entre dans la catégorie des cafés gourmets ou cafés de spécialité. Même sur le marché local, l'offre ne suit plus la demande car ce produit devient de plus en plus recherché par les amateurs de café gourmet malgaches. Plusieurs salons de thé et boutiques spécialisées de la capitale proposent déjà ce café classé parmi les offres de luxe. À l'exportation, la demande existe également. Ainsi, la société Corridor coffee spices (CCS), basée aux îles Hawaï, par exemple, achète l'arabica malgache, depuis plusieurs années. Ses besoins sont en hausse constante et deviennent presque sans limites, actuellement.
«La société CCS a déjà demandé à ce que les producteurs remplissent un conteneur de vingt pieds au moins, soit 18 tonnes, par an. Mais cette quantité peut augmenter si la production le permet », révèle un responsable proche du secteur.
Opportunité
Motivés par une telle opportunité, les producteurs de café de l'Itasy sont parmi les premiers à avoir réagi et ont tenté de s'organiser avec l'appui de quelques partenaires techniques. Une opération de distribution de jeunes plants a été lancée depuis deux ans. Selon la dernière information disponible, 40 000 jeunes arbustes ont été distribués aux producteurs dans quelques communes à l'ouest de la région de l'Itasy, où le sol et le climat sont particulièrement favorables à la culture du caféier. On peut citer Ampefy, Analavory, Ampary, Soavinandriana et Ampahibohitra. Si toutes les conditions sont réunies, ces jeunes plants pourront commencer à produire des cerises d'ici trois ans.
La variété arabica pousse uniquement sur les hautes terres, à plus de 800 mètres d'altitude. Plusieurs conditions liées au traitement durant la culture, la récolte et après la récolte sont exigées pour que la variété remplisse son statut de gourmet. Cela concerne, entre autres, l'humidité du sol et l'utilisation d'engrais qui conditionnent la grosseur et l'uniformité des grains. Le mode de séchage, dit « par voie humide » est aussi la technique exigée à l'exportation. C'est justement pour pouvoir remplir cette dernière condition qu'une étude pour la mise en place d’une station respectant ce procédé est en cours à Ampefy.                l'express