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La récolte est en danger dans plusieurs pays.

A Davos, les participants n'ont pas parlé que de croissance mondiale et de crise, ils ont aussi parlé du café et de la rouille orangée qui menace la récolte d'arabica en Amérique centrale (14 % de la production mondiale). La situation est suffisamment préoccupante pour que les présidents du Guatemala et du Costa Rica s'en émeuvent publiquement. La rouille des feuilles est dévastatrice, car contagieuse. Le champignon est transporté sur les spores par le vent. Son développement a été favorisé par la chaleur et par l'absence de pluie.

La maladie touche plus de 184.000 hectares de plantations au Guatemala et pourrait détruire le tiers de la récolte du deuxième producteur de la région et jusqu'à 40 % de celle du Costa Rica. Le Honduras prévoit d'exporter 767.000 sacs de moins cette année en raison de cette maladie. Au total, la production de café en Amérique centrale pourrait baisser de 2,8 % à 19,7 millions de sacs.

Récolte record au Brésil

« Dans les prochains mois, quand la demande va augmenter, le marché va se rendre compte que les pays au sud du Mexique jusqu'au Pérou ne vont pas produire autant que prévu et qu'il y aura moins de café de qualité supérieure disponible », estime le Costa Rican Coffee Institute. D'autant que la lutte contre ce champignon va coûter cher. La filière a besoin de 300 millions de dollars pour lutter efficacement contre la rouille, selon l'association des producteurs guatémaltèques. Un coût qui inclut le prix du fongicide et surtout le replantage de milliers de caféiers.

« L'avancée de la rouille et son impact potentiel sur la récolte de l'année prochaine sont un élément important à prendre en compte par le marché. Si la récolte de l'Amérique centrale diminue, cela va soutenir le prix de l'arabica », estiment les analystes de Rabobank. Pour l'instant, le prix du café à New York évolue timidement. Il gagne 3,8 % depuis le début de l'année, après avoir plongé de 37 % l'an dernier.

Les investisseurs restent en effet obnubilés par la récolte pléthorique de café brésilien (50 millions de sacs en 2012). Les stocks brésiliens sont 20 % plus élevés que l'an dernier, à plus de 28 millions de sacs, plus d'une année de production de l'Amérique centrale. Par ailleurs, la rouille épargne la Colombie qui attend une récolte record de 10 millions de sacs en 2013. Le pays revient de loin après les dégâts causés ces dernières années par le scolyte du caféier, un insecte ravageur. Les agriculteurs ont dû replanter 586 millions de jeunes arbres, plus résistants, pour relancer une production tombée à 7,7 millions de sacs en 2011.les échos